Le changement des programmes pour l’école primaire et le collège et l’instauration d’une réforme de « l’évaluation » pour les élèves, font que le ministère a décidé d’imposer, en remplacement du Livret Personnel de Compétences, un Livret Scolaire Universel Numérique (LSUN) pour les cycles 2, 3 et dès la rentrée scolaire 2016 -2017.
La simplification des outils de suivi des élèves n’est qu’un leurre :
– Plus d’une quarantaine d’items doivent être évalués
– Ce livret sert au contrôle des enseignants pour s’assurer qu’ils sont bien en conformité avec les attentes de l’institution, que la norme exigée est bien respectée
– Il s’agit d’une véritable surcharge de travail qui nous est imposée tant pour les enseignants qui doivent renseigner ce document que pour les directeurs qui doivent en assurer le contrôle tout au long du processus
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En revanche le fichage organisé des élèves ne l’est pas :
– le LSUN intègre dans une même application le livret de compétences du socle commun, les bulletins périodiques des élèves, les différents parcours et attestations, mais aussi des éléments de suivi des élèves en difficulté
Dans le rapport de l’inspection générale , on lit : « Il est important de souligner que l’application LSUN, à la différence de LPC1D (NDLR : Livret Personnel de Compétences du 1er Degré), sera intégrée dans le système d’information SIECLE, tourné jusqu’à présent vers le second degré. Il s’agira donc de la première brique d’un système d’information scolarité convergent, qui s’appuiera sur l’identifiant unique des élèves et sur des modules existants dans le second degré. Le Système d’Information sera alimenté d’un côté par BE1D (NDLR : Base Elèves 1er Degré), de l’autre par la base élèves établissement .
Ces données pourront donc être diffusées, partagées et utilisées car elles pourront être extraites, croisées, alimentées par différent-e-s utilisateurs/trices, en premier lieu grâce au RNIE (Répertoire national des identifiants élèves), dans lequel figurent des données personnelles sur l’enfant et sa famille
On peut prévoir à court terme une nouvelle offensive générale de fichage des élèves et des enseignants. Nous pouvons discuter des contenus du livret scolaire. Il peut même être imprimé à partir d’un logiciel numérique choisi par l’école ou l’établissement, sans conservation des données. Par contre, sa dimension de fichage numérique avec un outil unique doit être combattue.