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REFORME DU COLLEGE : TOUT CE QUI NE VA PAS :

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Pour la première fois, une réforme va s’appliquer de la sixième à la troisième dans la même année et non progressivement comme il est d’usage pour éviter que les collégiens ayant déjà entamé un train de réformes ne se perdent en chemin.
De nombreux points de cette réforme ont été contestés pour différentes raisons : des nouveaux programmes, l’apprentissage d’une seconde langue en 5e, la disparition de certaines classes bilangues, l’instauration d’un accompagnement personnalisé (AP) pour les élèves, la mise en place d’ enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) et la suppression des options latin et grec en faveur d’une initiation de tous les collégiens aux langues et cultures de l’Antiquité.
Les EPI (Enseignements Pratiques Interdisciplinaires) dont on a beaucoup parlé et qui sont quasi inapplicables ont déjà été testés puis abandonnés sous le ministre J.Lang . Cette idée de croiser les disciplines pour apporter une autre approche éducative aux élèves s’avère un véritable casse-tête pour leur organisation concrète dans les établissements : il y a 8 thèmes imposés et deux doivent être proposés pendant l’année. Certains collèges de St Denis ont même abandonné leur mise en application.
L’apprentissage du latin et du grec est théoriquement maintenu, mais impossible à enseigner dans les faits. Ainsi, ce sont des éléments de grec et de latin que l’on va introduire dans les cours de français, quelques cours seront donnés au cours du cycle 4 ; un EPI est également prévu, mais dans ces conditions il ne s’agit plus d’un véritable enseignement, mais bien plutôt d’un bricolage.
La mise en œuvre de cette réforme va se heurter à son coût exorbitant car tous les programmes changent depuis le CP jusqu’à la 3e. Les écoles vont devoir changer tous leurs manuels. Au Primaire, les manuels sont à la charge des communes, au collège à la charge des départements : le coût du renouvellement est de l’ordre de 300 millions d’euros pour l’école, et 480 millions € pour le collège, soit 780 M€. Aucun budget n’est prévu pour le financement de ces achats et les communes qui doivent faire face au financement de la réforme des rythmes scolaires n’ont plus aucun budget pour le faire. Le ministère prévoit l’embauche de 4 000 postes d’enseignants pour mettre en place la réforme. Cela représente une masse salariale d’environ 180 M€.
Les contraintes budgétaires et donc les difficultés d’embauches pourraient en partie être réglées par la mise en application des EPI. En effet, ces derniers proposant des liens entre les disciplines scientifiques et le sport (la filière STAPS étant la filière la plus demandée) permettront de pallier le manque de professeurs dans les autres disciplines.
Sous couvert d’un discours démagogique de notre ministre, les EPI ne servent qu’à masquer les manques.
Les EPI servent également à faire croire à l’autonomie des établissements, appelés de leur vœu par certains. Cependant, les textes ne prévoient que 20 % de l’horaire laissé à la libre appréciation des chefs d’établissement. En réalité, l’autonomie se limite au choix des EPI : les établissements doivent choisir 6 modules sur les 8 proposés. Dans les 20 % d’autonomie, ils doivent aussi organiser le soutien scolaire et des travaux en petits groupes.

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